Maurice a considéré qu’il fallait encourager le développement des petites et moyennes entreprises (PME), ce qui pourrait avoir un impact positif sur le produit intérieur brut (PIB).
La structure d’encadrement des petites et moyennes entreprises date de 1983. Elle a été modernisée en 1993 avec la création de la Small and Medium Industries Development Organization (SMIDO) qui a reçu une assistance technique de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI), et s’est concentrée sur les entreprises dont le matériel valait moins dedix millions de roupies.
La SMIDO assurait la promotion des liens entre les PME et les plus grandesentreprises, ainsi que de la mise en commun des réparations et de l’entretien.
En 2008, la SMIDO est devenue la SEHDA et l’année suivante, la Small and Medium Enterprises Development Authority (SMEDA) a été créée pour soutenir les entrepreneurs existants et aider ceux qui désiraient créer une petite entreprise. Depuis 2017, SME Mauritius, qui opère sous l’égide du ministère des Entreprises, remplace la SMEDA, gardant essentiellement les mêmes objectifs, notamment promouvoir et développer l’esprit d’entreprise et offrir le soutien et l’assistance nécessaires aux MPME. SME Mauritius les aide à se créer, àse développer et promeut un réseau de prestation de services qui permette aux MPME de contribuer le plus possible à l'économie nationale.
Aujourd’hui, il existe environ 175 000 micros, petites et moyennes entreprises (MPME/MSME) quireprésentent 40 % du PIB et emploient 50 % de la population active (Statistics Mauritius).
De plus, comme il est établi que les femmes entrepreneurs emploient souvent des femmes, qui apprennent aussi le métier « sur le tas » et peuvent par la suite se lancer dans d’autres projets, il paraît important de soutenir les entrepreneuses.
Quand la pandémie s’est déclarée, beaucoup de jeunes ont décidé de se mettre à leur propre compte. Mais de nombreuses MPME ont connu des difficultés de trésorerie.
Pourtant, SME Mauritius, le National Women Entrepreneur Council, le Mauritius Research and Innovation Council et la Development Bank of Mauritius, entre autres, proposent aux MPME un certain nombre de plans d’aide. Si leurs projets sont innovants,elles peuvent emprunter, attirer des investisseurs ou bénéficier de certains schemes.
Le SME Employment Scheme, lancé en 2018, permet à de jeunes diplômés de travailler dans une MPME pendant une période d’un an renouvelable. Ces jeunes sont ainsi formés, encadrés et contribuent à la gestion de la MPME. Ils se préparent à intégrer par la suite le monde du travail. Jusqu’ici, 1 277 titulaires d’une licence (degree) et 319 jeunes dont les études moins poussées sont sanctionnées par un diplôme, ont participé à ce plan.
SME Mauritius verse 14 000 roupies par mois aux licenciés (graduates) et 10 200 roupies aux autres diplômés. L’employeur ne paie que leurs frais de transport. Reconduit pour 2021-2022, ce dispositif s’applique désormais aussi aux filières professionnelles et techniques.
Selon la Mauritius Revenue Authority (MRA), de mars 2020 à juillet 2021, 16 883 entreprises ont bénéficié du Governement Wage Assistance Scheme (GWAS) pour 279 274 employés. Il s’agit d’un prêt destiné aux entreprises déficitaires depuis le confinement. Mais beaucoup de PME ont encore du mal à remonter la pente et à rembourser ce prêt.
Pour encourager l’intégration économique des femmes, le budget 2021-2022 prévoit que celles qui ont plus de 30 ans auront également droit au Back to Work Programme. Cette mesure introduite en 2014 vise à aider les femmes qui ont perdu leur emploi ou qui n’en ont jamais eu à trouver du travail ou à devenir employables. Elles reçoivent une formation et une allocation mensuelle de 10 575 roupies pendant la durée de cette formation.
Comme les femmes sont très nombreuses à créer des PME, le National Women Entrepreneur Council (NWEC)a été créé en 1999 sous l’égide du ministère de l’Égalité des genres.
Cet organisme soutient et assiste les femmes entrepreneurs ainsi que celles qui ont le projet de lancer une PME. Le NWEC identifie des actions et des projets qui peuvent promouvoir les activités entrepreneuriales des femmes, établit des programmes de formation pour permettre aux femmes de développer leurs compétences ainsi que leurs aptitudes en matière de gestion.
Il développe aussi des liens avec des organismes similaires à Maurice comme ailleurs et favorise l’organisation de business to business meetings.
Il examine et évalue la contribution des femmes entrepreneurs au développement dans le cadre des besoins nationaux et des priorités du pays.
Le NWEC a aussi mis à la disposition des femmes une boutique où elles peuvent exposer et écouler leurs produits. Tout le long de l’année, il y a des marchés et des expos-ventes.
De plus, le Centre des femmes de Phoenix abrite un Business Hub où les entrepreneures peuvent disposer de salles de réunion et utiliser les outils informatiques pour échanger entre elles et rencontrer des partenaires.
Depuis mars 2020, en pleine pandémie, 635 entrepreneures se sont inscrites au NWEC. En octobre 2020, on en comptait 975 en activité, bien que quelques PME aient fermé leurs portes pendant cette période.
Elles sont en majorité dans des créneaux traditionnels tels que la couture, la broderie et la fabrication de vêtements, de linge de maison, de rideaux, de couettes, etc.
Beaucoup d’entre elles font de l’artisanat, en particulier la vannerie, la fabrication d’objets en cuivre et en verre, de savonnettes bio et même de bijoux ainsi que la peinture sur tissu et sur verre.
Elles sont aussi nombreuses dans la transformation agroalimentaire. Les Rodriguaises sont connues pour leurs produits en pots (piment, achards, etc.).
Mais il semble que de plus en plus, leurs activités se diversifient : les plantes en pots, la coiffure, les soins de beauté, la restauration et même le commerce.
Certaines se font inscrire pour l’ouverture d’une école maternelle, d’une agence de voyage ou d’une blanchisserie.
D’autres se lancent dans l’informatique ou la formation dans toutes sortes de spécialités.
En fait, les femmes sont douées depuis longtemps dans tous ces domaines, mais pour réussir,il leur manquait les techniques de commercialisation ou les principes de la gestion.
Il faut aussi savoir que de nos jours, pour attirer des investisseurs, il vaut mieux proposer un modèle commercial durable ainsi qu’un objectif social et/ou environnemental.
Pour sa part, l’Economic Development Board a créé un marché en ligne pour aider les start-up à faire connaître leurs produits et leurs services.
En 2015, le Local Government Act a été amendé pour exempter de permis les personnes qui exercent une série d’activités chez elles et utilisent pour cela un bâtiment ou un terrain. Évidemment beaucoup de femmes bénéficient de cette exemption.
Dans le budget 2021-2022, l’exonération des trade fees a été prolongée pour cinq ans de plus et toutes les dettes contractées avant le 1er janvier 2020 ont été effacées.
De plus, pour encourager les start-up, elles peuvent occuper gratuitement un espace dans une zone industrielle ou commerciale (business park).
Dans ce domaine il faut saluer l’engagement de l’association mauricienne des femmes chefs d’entreprise (AMFCE) fondée en 1986. L’association est affiliée à Femmes chefs d’entreprise mondiales (FCEM).
Evoluant avec son temps et misant sur la numérisation, l’AMFCE a lancé 2 projets-phares de formation et de mentorat en 2020-21, notamment:
L’AWE par contre, est orienté vers les femmes entrepreneurs en devenir ; le program comprend 13 modules, préparés par le Arizona State University’s Thunderbird School of Global Management téléchargés sur la plateforme numérique: Dream Builder. L’AMFCE a adapté les modules à l’entrepreneuriat locale et ajouté l’axe opérationnalisation, tout en assurant un suivi continu, cette fois-ci par des mentors locaux.
Le but de ces 2 projets est surtout de promouvoir la culture de l’entrepreneuriat à Maurice et dans l’Océan Indien.
Cliquez ici pour voir la brochure de Dentons Mauritius sur les PME
Ce texte est un extrait du livre Femmes de l’ombre à la lumière de Shirin Aumeeruddy-Cziffra, publié chez les Editions de l’Océan indien en mars 2022.
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